Qu’est-ce que la MIVILUDES ? (= Mission Interministérielle de Vigilance
et de lutte contre les dérives sectaires).
La MIVILUDES est un organisme placé auprès du premier ministre avec pour missions,
selon le décret du 28 novembre 2002 :
1.
observer et analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire dont les agissements sont attentatoires aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales ou constituent une menace à l’ordre public ou sont contraires aux lois et règlements ;
2.
favoriser la coordination de l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre de ces agissements ;
3.
développer l’échange des informations entre les services publics sur les pratiques administratives dans le domaine de la lutte contre les dérives sectaires ;
4.
contribuer à l’information et à la formation des agents publics dans ce domaine ;
5.
informer le public sur les risques et, le cas échéant, les dangers auxquels les dérives sectaires l’exposent et faciliter la mise en oeuvre d’actions d’aide aux victimes ;
6.
participer aux travaux relatifs aux questions relevant de sa compétence, menées par le ministre des affaires étrangères dans le champ international.
Comment fonctionne la MIVILUDES ?
La MIVILUDES a, à sa tête, un PRESIDENT nommé pour trois ans, assisté d’un secrétaire général et d’une dizaine de fonctionnaires détachés par leurs administrations.
Elle se compose, en outre,
- d’un COMITE EXECUTIF de pilotage opérationnel (CEPO) constitué par les représentants
des différents ministères concernés, et qui se réunit au moins six fois par an ;
- d'un CONSEIL D'ADMINISTRATION constitué d'une trentaine de personnalités, dont la mission est
de dégager les orientations et perspectives d'actions de la MIVILUDES.
La MIVILUDES, 66 rue de BELLE-CHASSE - 75007 PARIS, a fait paraître, en décembre 2004,
le "GUIDE de l'argent public face aux dérives sectaires" à La Documentation française,
29-31, quai Voltaire - 75344 PARIS Cedex 07 ; dans ce GUIDE sont regroupées les principales
informations permettant d'appréhender le phénomène sectaire dans ses différentes dimensions :
historiques, sociales, juridiques, réglementaires...
La MIVILUDES (Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
a remis son RAPPORT annuel à Matignon le 23 mars 2005.
Voici ce qu'en retiennent quelques quotidiens :
* AUJOURD'HUI, 23/03/2005
" les groupuscules sectaires se multiplient ".
Une nouvelle loi a permis de préciser davantage le rôle et la mission des psychothérapeutes, car certains gourous autoproclamés " psychothérapeutes " se servaient du titre pour mieux berner d'éventuels adeptes.
D'autre part, le délit de sujétion a donné lieu à un jugement qui pourra faire jurisprudence.
Cependant il conviendrait de ne pas se laisser abuser et de croire à un tassement de l'action
des grands mouvements. Pour Catherine PICARD, présidente d'une association antisectes, si
ces organisations paraissent moins dangereuses, c'est que leur exercice de propagande a fonctionné,
et qu'elles sont parvenues à mieux s'infiltrer dans les domaines de la santé, de la formation,
ou même les instances dirigeantes.
* La CROIX, 23/03/2005
"les adolescents sont les premières cibles des sectes "
Certains groupes utilisent, pour toucher les adolescents, l'Internet, la diffusion de
tracts aux abords des lycées, des conférences, des réunions à thème, des jeux de rôle ;
ou encore ces groupes se servent de l'aura positive de vedettes.
* LE FIGARO, 23/03/2005
"le monde de l'entreprise davantage exposé au risque sectaire ".
Aussi la MIVILUDES émet-elle dans ses propositions, le voeu que les milieux économiques
(écoles de commerce, réseau des chambres de commerce et de l'industrie) soient sensibilisés
au phénomène ; car l'entrisme des sectes peut aller jusqu'à approcher les directions des
entreprises ; les formations en " coaching " et de " développement personnel "
suscitent de plus en plus d'interrogations.
La désignation de correspondants régionaux a permis de renforcer la présence de la mission sur
le territoire, les cellules départementales de vigilance, organismes de concertation entre
services de I'Etat se multiplient.
Mais la lutte est rendue très délicate, en raison de l'émiettement de la " chose sectaire ".
* LIBERATION, 23/03/2005
"Enfants et ados cibles des sectes ",
notamment par les dérives de
mouvements néo-nazis et satanistes, accessibles à l'Internet et certains groupes de musique.
Le Rapport pointe aussi des conduites à risques : initiation sexuelle prônée pour les enfants ;
pratique des " auditions " ; lecture littérale de la Bible conduisant au rejet de toute modernité ;
fardeau de la réincarnation d'une figure illustre à porter.
Un vrai prosélytisme est déployé envers les mineurs par certains groupes qui se constituent
auprès des adolescents un capital de sympathie pour l'avenir.
Le Rapport, dans ses propositions, souligne encore la nécessité de mieux contrôler les
formations médicales et paramédicales dans le domaine des champs de la santé et des psychothérapies.